En 2023, selon une Ă©tude portĂ©e par la Banque des territoires et rĂ©alisĂ©e par EY-Parthenon en partenariat avec EdTech France et l’Afinef, le secteur a gĂ©nĂ©rĂ© 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires… ce qui n’a pas empĂŞchĂ© une baisse prĂ©occupante des levĂ©es de fonds cette annĂ©e. Dans une Ă©conomie europĂ©enne globalement morose, quels signes annonciateurs faut-il y voir pour les prochains mois ?
L’EdTech française reste en forme malgré les défis macroéconomiques
MĂŞme dans un contexte Ă©conomique incertain et une baisse notable des levĂ©es de fonds, la filière EdTech en France continue de se dĂ©velopper avec vigueur. La filière emploie dĂ©sormais environ 15 000 personnes, avec un niveau d’expĂ©rience de plus en plus qualifiĂ© Ă l’embauche – et donc une hausse des charges supportable par les entreprises du secteur.
Un secteur de plus en plus diversifié
Les EdTech n’ont pas fini de se rĂ©inventer. Parmi les 540 entreprises interrogĂ©es, près de deux tiers d’entre elles sont dĂ©sormais actives sur plusieurs segments d’activitĂ©. « C’est une tendance qui existait dĂ©jĂ y a deux ans mais qui est en accentuation. Les EdTech se dĂ©ploient de plus en plus sur plusieurs segments », explique JĂ©rĂ´me Fabry, partner chez EY-Parthenon, lors de la prĂ©sentation de l’Ă©tude le 29 mai dernier. Concrètement, si 18 % des EdTech se concentrent uniquement sur le secteur scolaire et 13 % sur la formation professionnelle, 65 % sont prĂ©sentes sur plus d’un segment. Cela montre une dynamique de diversification croissante.
Un paysage en pleine mutation
Autre fait marquant : en 2023, la filière a vu son chiffre d’affaires cumulĂ© passer de 1,3 milliard d’euros en 2021 Ă 1,6 milliard. Bien que 58 % de ce chiffre soit gĂ©nĂ©rĂ© par les 20 plus grandes entreprises, cette concentration diminue, permettant Ă d’autres acteurs de se faire une place. Ainsi, des entreprises au-delĂ du top 20 gagnent en importance, un signe de maturitĂ© du secteur. Il est Ă©galement notable que 70 % des plus grosses EdTech se concentrent sur la formation professionnelle, mais des acteurs du scolaire comme Index Education et Superprof se dĂ©marquent Ă©galement.
Des équipes féminisées et un secteur en croissance
L’Ă©tude souligne Ă©galement une progression remarquable dans la paritĂ© au sein des Ă©quipes fondatrices, avec 45 % d’entre elles fĂ©minines ou paritaires. Ce chiffre est trois fois supĂ©rieur Ă la moyenne de la French Tech, comme l’a soulignĂ© Alice Bouteloup, responsable du pĂ´le Éducation Ă la Banque des territoires. MalgrĂ© un contexte Ă©conomique peu favorable, la majoritĂ© des EdTech voient leur avenir avec optimisme. En effet, 90 % des entreprises prĂ©voient une croissance en 2024, avec des embauches Ă venir pour 64 % d’entre elles. Ce dynamisme va de pair avec un engagement marquĂ© en faveur de causes sociales et environnementales : 60 % des EdTech s’investissent dans l’inclusion des Ă©lèves Ă besoins particuliers, tandis que 38 % se concentrent sur l’environnement, et 34 % sur la santĂ©.
L’innovation tech reste le cœur stratégique des EdTech
Le monde des EdTech est également un acteur majeur de la R&D en France, avec 50 % d’entre elles qui protègent leurs innovations via des marques déposées ou des brevets. Elles allouent en moyenne 25 % de leur chiffre d’affaires à la recherche et au développement, ce qui les positionne comme de véritables moteurs d’innovation. L’intelligence artificielle joue un rôle central pour 30 % des EdTech, et près d’un tiers utilisent des plateformes LMS ou des applications mobiles comme supports technologiques. Pour Orianne Ledroit, déléguée générale d’EdTech France, ces investissements technologiques ne sont pas qu’un atout pour la compétitivité, mais aussi un levier indispensable pour créer de la valeur à long terme.